Qu'est-ce que la neurodiversité ?

La neurodiversité désigne la variabilité neurologique, à savoir l’existence de plusieurs types de fonctionnements neurologiques différents chez l’être humain. Nous pouvons comparer la notion de neurodiversité à celle de biodiversité – qui considère la diversité d’écosystèmes, d’espaces et de gènes. La neurodiversité, elle, représente la diversité des cerveaux et des esprits humains.

La neurodiversité évoque le fait qu’il n’y ait pas qu’un mode de fonctionnement neurologique chez l’être humain et bien plusieurs. Ce terme fait référence à la diversité de l’organisation neurologique. Cette dernière dicte au système nerveux la façon de traiter l’information et donc comment une personne va réagir face à l’environnement qui l’entoure, comment elle va penser et comment elle va apprendre.

Ce courant de pensée, si on peut l’appeler comme cela, est issu de recherche lié à l’autisme. En effet, cette idéologie indique qu’une personne pensante ou réagissant différemment de la majorité des gens n’a pas « d’anomalies » mais que son fonctionnement diffère simplement de la majorité. Il n’y a pas qu’une façon de penser, il n’y a pas qu’un type de fonctionnement cognitif et cérébral. C’est alors aux autres de s’adapter à cette différence et non pas aux personnes dites atypiques de changer ou de se faire aider pour penser comme la majorité. Tout cela regroupe la notion d’inclusion également : il faut avant tout s’adapter, respecter et comprendre.

L'autisme est une différence

Comme dit dans le paragraphe ci-dessus, dans ce courant, l’autisme est vu comme une différence et non comme un handicap. Né dans les années 1990, la neurodiversité indique qu’il ne faut arrêter de définir l’autisme par rapport au fonctionnement cognitif de la majorité des individus. Cette comparaison fait mal à l’autisme car elle ne montre que les caractéristiques négatives comme le manque de communication ou les intérêts restreints, et efface les positives. Pour les partisans de la neurodiversité, l’autisme constitue une autre forme d’intelligence.

L’Américain Jim Sinclair est l’un des activistes pour la défense de la neurodiversité. En 1993, à Toronto, cet homme a prononcé un discours, à l’adresse des parents, qui fait encore parler. En voici un extrait : « Vous essayez d’entrer en contact avec votre enfant et l’enfant ne réagit pas. Il ne vous voit pas; vous ne pouvez pas l’atteindre; il n’y a rien qui passe. C’est la chose la plus dure à supporter, n’est-ce pas? Sauf que ce n’est pas vrai. »

« Reconsidérez cela: vous essayez d’entrer en contact de parent à enfant, et vous utilisez pour cela votre propre compréhension des enfants normaux et vos propres sentiments sur la parentalité. [...] Cela signifie seulement que vous adoptez un système commun, une compréhension commune de signes et de significations que, dans les faits, votre enfant ne partage pas. Comme si vous tentiez d’avoir une conversation amicale avec quelqu’un qui ne comprend pas votre langue. »

Le concept de neurodiversité mène à une toute autre approche des Troubles du Spectre de l’Autisme. Ces TSA peuvent être reconnus comme un fonctionnement mental différent, et non déficient.

« Malgré leurs difficultés à interagir et à communiquer, malgré leurs comportements répétitifs, les autistes ne sont pas des versions défectueuses de monsieur et madame Tout-le-Monde. Leur fonctionnement mental n’est pas déficient, mais différent. » Michelle Dawson, militante et chercheuse à l’Université de Montréal.